11.1.09

7 juin, la vie c'est comme une boîte de chocolats. La Serena, Chile


Sur les chemins de ma mémoire, je quitte Santiago à la madrugada. Je pars pour La Serena, à quelques heures au Nord de la capitale. La Panaméricaine file droit dans des paysages de plus en plus désertiques, des terres pelées et rocheuses où jaillissent quelques cactus. Géographie limpide, le relief défile identique à lui-même: à l'ouest, la plaine côtière et le Pacifique, à l'Est la Cordillère de la côte.

On dit de La Serena que c'est la ville de l'éternel printemps. Et autant Santiago froid et grisailleux s'apprête à rentrer dans l'hiver, autant La Serena offre un ciel bleu sans nuage et un soleil rayonnant. Et la ville tient la promesse de son nom, de la quiétude de ses rues coloniales à ses plages de sable sombre où il est agréable de flâner.
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A la gare routière de La Serena, je rencontre Andrès qui me tend une publicité pour l'hôtel qui porte le nom de sa maman, la Maria Casa. Je viens de rencontrer une sorte de Forest Gump chilien. Quand Andrès parle, à chaque fois qu'il cherche quelque chose dans sa tête, il cligne des paupières d'un mouvement brusque puis lève toujours les yeux au ciel.

Il parle sans arrêt et me raconte comment son grand-père, se promenant près des thermes de Baños del Toro ramassait des flèches indiennes à même le sol et avait découvert une pierre aux inscriptions mystérieuses. Comment Pablo un ami de son père, que le veuvage avait conduit à la déraison, avait installé dans son lit une momie de femme découverte près de la vallée de l'Encanto. Jusqu'au jour où la police archéologique a emmené au musée de Santiago la plus fidèle des compagnes.
Il me raconte le temps béni où les centres commerciaux de la Serena étaient encore des vergers, où tous les fruits étaient à tous, sauf ceux de son voisin pour lesquels il avait inventé les ingénieux outils du larcin. Et pour retrouver son paradis perdu et de la saveur graine de maisapo, Andrès a un rêve: construire une petite cabane de bois entourée de son potager, au fin fond de la vallée de l'Elqui.

En écoutant Andrès , je comprends comment j'ai envie de voyager. Les oreilles grandes ouvertes aux récits, aux légendes et aux rêves.
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