9.1.09

26 août, Quinoa, les églises moscovites et le ciel de l'indépendance, Andes centrales, Pérou

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Altiplano. Des plateaux jaunes et secs à perte de vue et soudain un petit village tranquille perdu sur les sommets, à une heure de bus d'Ayacucho: Quinoa. Là où en 1824 les Espagnols ont capitulé, ce que vient célébrer un grand obélisque blanc de 40 mètres.

Sur les toits rouges des maisons, trônent de drôles de petites églises de céramique. Dans le mystérieux silence du village, ces petites églises bizarrement inclinées et ouvertes comme des fleurs, nous font pénétrer dans un imaginaire moscovite tout en couleurs. Sous un ciel clément, c'est la vie du village qui se raconte, une vie fantaisiste où tout le village se réunit autour de son lieu de culte. La paroisse est comme une maison accueillante et riante, les vitraux sont des fenêtres gardés par des petits anges rondouillets et l'église avec ses deux pendules donnent l'heure de l'ici-bas. Les habitants joyeux dansent et jouent de la musique dans un lieu sacré aux allures de la maison de la sorcière d'Hansel et Gretel. Les murs sont du pain d'épice et chaque forme évoque un épi de blé, un bonbon de l'enfance, une petite pâtisserie à croquer.

Dans les ateliers, les familles pétrissent l'argile noir et c'est tout le village qui semble se dédier à mouler la terre et à peindre les sculptures séchées. La splendeur de cet artisanat permet à toute une petite communauté de vivre du travail de ses mains, exportant vers la capitale les petites églises surréalistes. Par l'art de la céramique, le village a acquis son identité et son indépendance, et les petites églises moscovites sont comme des flambeaux de la liberté qui brillent sur les toits.

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